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Se former.

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Message  le lion Mer 22 Oct - 21:18

J'aimerai me former et apprendre la doctrine de l'AF. Avez-vous des ouvrages à me conseiller ? Je suis très intéressé par le volet social voire "gauchiste" de l'AF, et en particulier sur l'anarchie. On connait tous le fameux slogan, mais qu'est-ce qu'il y a derrière ?

le lion

Messages : 37
Date d'inscription : 13/09/2008

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Se former. Empty Re: Se former.

Message  Reinelde Maes Mer 10 Juin - 11:47

Je n'avais pas vu cette question à laquelle je pense être aujourd'hui en mesure d'apporter une réponse. De cette formule maurrassienne, j'avais, avec Etienne, tiré le développement suivant:

Mais si la monarchie est nécessaire à l’ordre, [ce que nous avons détaillé auparavant en suivant un raisonnement désormais classique,] elle est encore, selon Thierry Maulnier, « le dernier espoir de la liberté ». En effet, Maurras disait: « la monarchie c’est l’anarchie plus un ». Cela signifie que le fonctionnement de la monarchie s’appuie historiquement sur des communautés solidement organisées: familles, cités, paroisses, provinces, métiers; et que celles-ci doivent revivre à la faveur d’une restauration monarchique. En effet, pour Rousseau la souveraineté est l’expression de la liberté de chacun; pour que cette liberté soit assurée, il faut donc que la souveraineté soit absolue, suprême et totale. Celle-ci ne prenant en compte que les individus, elle oppresse dès lors les corps intermédiaires qui font tampon entre l’homme et l’Etat, afin de n’être pas renversée. Au contraire de la démocratie, du fascisme et du nazisme, la monarchie puise sa légitimité dans l’efficacité, est assise sur les bases solides du temps et du succès, et n’est donc pas portée à s’ingérer dans les affaires privées, même elle en est la garante et combat ce qui leur fait obstacle, peut décentraliser sans crainte de voir son autorité contestée. Elle se contente de ses prérogatives régaliennes que sont la justice, la police, la diplomatie, l’armée et les finances, et uniquement au niveau national. Pour tout le reste, les libertés d’organisation (c’est le plus vrai dans les domaines fiscaux et judiciaires) sont laissées aux communautés dont nous parlions, qui n’ont plus à subir le joug d’un pouvoir central élu et donc instable. C’est ce qui faisait dire au dramaturge Eugène Ionesco: « un jour, on finira bien par rétablir la monarchie contre la dictature et l’anarchie. » D’où encore l’expression: « L’autorité en haut, les libertés en bas ». Le roi n’est que l’arbitre et le conciliateur des intérêts particuliers qui peuvent dès lors d’exprimer sans danger pour le bien commun, selon la définitions qu’en a donnée l’académicien Jean Dutourd:
« Le Roi n’est pas l’élu du peuple à un moment de son histoire mais l’élu des siècles. Son pouvoir repose sur quelque chose de beaucoup plus solide qu’une lubie du suffrage universel, il s’appuie sur ce qu’il y a de plus solide au monde: une coutume. La royauté a un côté paternel qui est exactement approprié à sa fonction et qui ne se retrouve nulle part ailleurs, même dans une monarchie déguisée en république, comme celle que nous avons. Le Roi est un père, sinon éternel, du moins permanent. »Cette fonction paternelle, Louis XIV lui-même la reconnaît dans ses Mémoires:
« Chaque profession contribue, en sa manière, au soutien de la monarchie. Le laboureur fournit par son travail la nourriture à tout ce grand corps ; l’artisan donne par son industrie toutes les choses qui servent à la commodité du public ; et le marchand assemble tout ce que le monde produit d’utile ou d’agréable. Les financiers, en recueillant l’argent des impôts, servent à la subsistance de l’État ; les juges, en faisant appliquer les lois, entretiennent la sûreté parmi les hommes ; et les prêtres, en instruisant les peuples à la religion, attirent les bénédictions du ciel. C’est pourquoi, bien loin de mépriser aucune de ces conditions, ou d’en favoriser l’une aux dépens de l’autre, nous devons être le père commun de tous.”

Ainsi, la monarchie que nous voulons n’est pas en réalité de nature seulement « monarchique », soit « le gouvernement d’un seul », ça n‘est pas une banale dictature ; mais ce régime est pluriel : il rend aux différentes composantes du peuple ses libertés dans les domaines qui les concernent par le biais de la démocratie directe (le vote serait ainsi beaucoup plus fréquent sous la monarchie) et du mandat impératif (la stricte volonté des habitants sera ainsi respectée), et leur permet de donner leur avis pour les questions de politique nationale qui les touchent directement, notamment les impôts; il s’appuie finalement sur un corps représentatif de spécialistes dans les différents domaines de la société, qui sont reconnus par leur pairs comme la véritable aristocratie de la société et qui font remonter au sommet de la pyramide les réalités sociales. Ce faisant, elle emprunte aux différentes logiques monarchique, comme il se doit, mais également aristocratique et républicaine, selon la doctrine de Saint Thomas d’Aquin étudiée par James M. Blythe: « Toute loi valide repose sur le conseil et le consentement d'une manière qui suggère le pouvoir conjoint du dirigeant unique, du petit nombre et du grand nombre dans une constitution mixte. » Louis XIV l’expliquait encore ainsi dans ses mémoires: « Nous devons considérer le bien de nos sujets bien plus que le nôtre propre. Il semble qu’il fasse une partie de nous-mêmes puisque nous sommes à la tête d’un corps dont ils sont les membres. » La version révolutionnaire de la république, manichéenne, à la fois absolue en ce qu‘elle prétend répondre à tout par une solution unique et immuable, et limitée du point de vue des concepts, en ce qu‘elle ne peut accepter la pluralité constitutionnelle, empêtrée dans des définitions simplistes, cette république se voit ainsi amputée d’une partie de son corps, « sa tête », et se trouve empêchée définitivement de faire le bien commun du pays. Il s’agit d’un ordre qui ne pose pas problème simplement dans ses manifestations, auquel cas il pourrait être réformé, mais dans son essence même. C’est pourquoi notre action ne consiste pas simplement à renverser un régime républicain pour mettre à sa place un régime monarchique, mais à permettre l’émergence du principe monarchique au sein d’une société uniquement républicaine qui l’a repoussé de manière idéologique et qui en souffre.

Introduction à la doctrine d'Action Française, Cercles d'Artois-Picardie

Sur l'anarchie, trois ouvrages me semblent essentiels:
Théorie de la propriété, Pierre-Joseph Proudhon
Du principe fédératif, Pierre-Joseph Proudhon
Democracy, the God that failed, Hans-Herman Hoppe

Si la question date, tu n'as rien perdu; j'avoue n'en être moi-même qu'au premier.

Reinelde Maes

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